La répartie, c’est cette compétence dont on prend conscience au moment où elle nous manque. Quand après n’avoir rien su répondre, on rentre chez nous en se disant : « j’aurais dû dire ça ! ». Pour ne plus jamais, ou presque, n’avoir de regrets après un débat houleux, je vous livre aujourd’hui mes meilleurs conseils pour améliorer votre répartie, rien de moins !
Conseil numéro 1 : oubliez vos préjugés sur la répartie
Quand on parle de répartie, les premiers exemples qui nous viennent à l’esprit sont souvent des personnages de fiction, comme Cyrano de Bergerac et sa célèbre tirade du nez. Instantanément, on se retrouve avec une idée de la répartie brillante, inspirante… mais surtout inaccessible voire contre-productive ! Car quoi de plus inhibant que de se dire qu’on devrait reproduire en improvisant ce qui a été écrit, pensé et retravaillé ?
Pour améliorer son sens de la répartie, je suis convaincue qu’il faut tout d’abord repenser l’objectif d’une bonne répartie. Si l’objectif d’être brillant·e est tout à fait louable, je lui préfère celui d’être efficace et convaincant·e : la bonne repartie est avant tout celle qui vous aidera à faire passer vos messages.
Abandonner l’idée que l’on devrait être brillant·e à tout prix, c’est aussi envisager que pour avoir de la répartie, il ne faudrait pas nécessairement avoir de l’imagination, savoir faire preuve d’inventivité, mais plutôt savoir se montrer à l’écoute de ce qui se passe dans la conversation.
Et ça… ça se travaille et c’est à la portée de toutes et tous !
Si l’objectif d’être brillant.e est tout à fait louable, je préfère celui d’être efficace et convaincant.e : la bonne repartie est avant tout celle qui vous aidera à faire passer vos messages.
Conseil numéro 2 : dites ce qui est important pour vous
C’est la suite logique du premier conseil : si la bonne répartie est celle qui vous permettra de délivrer votre message, alors soyez au clair sur le message que vous voulez faire passer et ne vous laissez pas embarquer par votre contradicteur.ice à parler de tout autre chose.
La première chose à faire, quand vous vous sentez déstabilisé·e, avant même de répondre à la question, est de délivrer votre message de manière claire et concise. Un débat n’est pas une interrogation surprise, et vous êtes là aussi (et surtout) pour dire ce que vous avez à dire !
Conseil numéro 3 : prenez votre temps
Lorsqu’on doit faire preuve de répartie, on se rajoute souvent inconsciemment une autre contrainte : celle d’avoir une bonne répartie rapidement. Or, prendre son temps en prise de parole permet de faire baisser le stress pour être plus efficace et concis·e quand vous prenez la parole. Pour cela, vous pouvez observer quelques secondes de silence avant de prendre la parole, remercier votre interlocuteur si sa remarque soulève un point intéressant, voire reformuler la question ou l’objection si besoin. Personne ne vous en voudra de prendre ces quelques instants avant de développer votre réponse… car encore une fois, un débat n’est pas une interrogation surprise !
Conseil numéro 4 : pointez du doigt les agressions
Il y a un cas particulier dans lequel avoir de la répartie est particulièrement difficile : quand l’attaque devient personnelle, que l’on se sent agressé et que votre adversaire sort du cadre d’un débat contradictoire respectueux. Souvent, ces moments peuvent nous couper de nos capacités à trouver une répartie pertinente. Alors que faire dans ces cas-là ? Pour garder sa répartie dans ces moments difficiles, nul besoin de trésors d’inventivité ! Il suffit de pointer du doigt les agressions et de répéter ce qu’a dit votre interlocuteur : « on est bien d’accord, vous venez de dire… ».
Souvent à cause de nos préjugés sur la répartie (voir le conseil numéro 1) on se dit qu’il faudrait répondre une remarque brillante qui ferait taire la personne en face de nous (et si vous y arrivez, tant mieux !), mais en réalité, quand on est déstabilisé·e, le simple fait de répéter ce qu’a dit la personne pour pointer du doigt l’agression suffit. En effet, c’est ce qui va permettre au public de se rendre compte que ce qui vient d’être dit sortait du cadre et n’était pas acceptable.
En conclusion, une répartie n’a pas besoin d’être brillante et imaginative pour être efficace et atteindre son but !
Raphaëlle Martin